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  • CHUANG Hsin-I 莊馨怡

Expo │ La matérialité du souvenir





Du 23 au 29 novembre 2019, l’Espace Sorbonne 4 présente La matérialité du souvenir, première exposition personnelle à Paris de l’artiste taïwanaise CHUANG Hsin-I.


« Le souvenir se mue en matière qui elle-même évoque le souvenir, c’est dans cette réciprocité que naît une sensation d’union indissoluble qui prend la forme tangible d’une matérialité ». 

La matérialité du souvenir constitue le sujet essentiel des œuvres de CHUANG Hsin-I, comme si l'expression muette de la matière était susceptible de porter le flot incessant des sentiments intimes. En développant cette expression, l’artiste témoigne d’une poésie sensible et interroge le souvenir de l’individu marqué par la perte et en explorant le thème de la fragilité. Avec ses matières de prédilection - la cire fine et le pollen de colza - une perception de l’éphémère et du ténu se manifeste chez CHUANG Hsin-I. Son processus créatif s’organise en effet de façon constante autour de la notion du visible et de l’invisible, en s'inspirant de l’histoire personnelle de chaque individu. Réaliser des œuvres est, comme elle le dit, « une façon de retranscrire la trace mnésique dans le réel, et de la retrouver, mais aussi un moyen de dire en silence et, même de dire les silences ». C’est un passage d'un langage à un autre, et entre les deux, il y a toujours quelque chose qui se perd. Son œuvre est, et demeure, l’articulation des relations du passage, toujours affectée par le passé qui est venu s’y inscrit.



CHUANG Hsin-I invite les spectateurs à laisser l’œuvre s’emparer d’eux non seulement à travers leurs regards mais aussi à travers un ensemble de contacts sensoriels. Tout comme la notion de l’évanescence pourrait engendrer chez l’homme des sensations d’inquiétude, la fragilité de la manifestation se matérialise presque naturellement au travers de petites rencontres palpables, intimes et immédiates. Tel était ce que l’artiste a tenté de montrer en 2014  dans l’œuvre Fragments d’un discours III* qui constitue plutôt une révélation et non une représentation. Cette installation composée avec le pollen de sa ville natale condense en elle le processus de l’action de l’artiste, plus précisément, son geste de la récolte de cette matière. C’est dans un mouvement intime où elle révèle une dynamique incarnée par l’expérience sensible, invisible mais tangible. En écho à cette même notion de fragilité, Mémoire-Trace XI que l’artiste conçoit pour l’exposition personnelle à l’Espace Sorbonne 4 en 2019 se compose d’une quantité considérable de pétales, réalisés en cire fine et légère. Tout en suscitant un certain doute sur l’existence de la matière à cause de son apparence quasi-translucide, chaque pétale est créé d’un simple geste du toucher de la cire liquéfiée par un doigt, dont la partie concave prend la forme de l’empreinte digitale de l’artiste. La perception du rythme imprimé conjuguée à la durée du processus créatif est incrustée de façon précaire dans une couche sensible indiquant la chaleur tactile. Comme l'infra-mince tente une échappée, telle la chaleur d’une chaise après que l’on s’y soit assis, l’empreinte sur le pétale comme indice palpable suggère une « présence » fragmentaire, évoquant la place du corps absent. Ce caractère transitoire de la forme témoigne d’une temporalité ou bien encore du phénomène matérialisé de la mémoire. L’intention de l’artiste n’est pas d’inventer l’espace, encore moins de le réinventer, mais de l’interroger, ou plus simplement, de le lire, d'une manière perceptible. Elle cherche à décrire un environnement sensoriel lié aux gestes intimes qui se construit dans une accumulation de présences.


Chuang Hsin-I, « La matérialité du souvenir - L'expérience esthétique comme expérience mnésique dans l'art contemporain », en 2019.


* L’œuvre présentée dans l’exposition collective C(AIR)N- la pensée-sensation du hasard à la Galerie Frédéric Moisan à Paris, dans le cadre du FICEP 2014 en partenariat avec le Centre culturel de Taïwan à Paris.

 

Exposition ouverte tous les jours du 23 au 29 novembre 2019, de 10h30 à 19h30

Restitution de l’exposition du 24 > 29 février 2020, de 9h à20h│Université Paris 8


4 rue de la sorbonne 75005 paris

Hall de la bibliothèque

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